HISTOIRE DU DOMAINE

Vignot-1507-25

Exploitation Moderne

A partir de la seconde guerre mondiale (1939-1945), les côtes se couvrirent de friches et il ne resta que quelques hectares en production. Ma famille ne possédait qu’un hectare et demi en 1970. L’achat des friches était difficile, et certains propriétaires se décidèrent à vendre leur terre au prix du terrain à bâtir, comme ce fut le cas pour la partie basse de la côte. Ce n’est que quelques années plus tard que la municipalité classa cette zone en vignoble avec l’interdiction de construire.

L’augmentation de la superficie du vignoble a débuté il y a une trentaine d’années par ma famille. Actuellement, le vignoble de Joigny représente 25 hectares plantés sur les 100 classés en A.O.C. (Appellation d’origine contrôlée).
A noter que 13 hectares 30 sont délimités en « Côte Saint-Jacques » et que nous en exploitons 10 hectares, le reste de la commune étant classé en A.O.C Bourgogne.

Toussaint Vignot, né en 1639 est le premier vigneron de famille (d’après les archives de la Paroisse Saint-André à Joigny).

Vin de la Table des Rois de France

Les vins de Joigny étaient présents sur la table des rois de France. En effet, il avaient une prédilection particulière pour ces vins de Bourgogne, très proche de la région parisienne, et ce, dès le XI ème siècle. A cette époque, le vignoble s’étendait sur 800 hectares.

En 1789 la surface représentait 540 hectares et approvisionnait Paris avec ses vins rouges et gris.
Le vin fût la principale ressource des habitants des quartiers vignerons jusqu’en 1850.
Les maladies, la concurrence des vins du midi transportés par le chemin de fer et l’augmentation du coût de la main d’œuvre ont conduit ce vignoble à l’abandon.

En 1934, mon grand-père Fernand, vigneron à Paroy-sur-Tholon, étend son domaine en achetant sa première parcelle sur la Côte Saint-Jacques.

En 1955, mon père Jacques Vignot entre dans l’exploitation familiale, afin de cultiver et d’agrandir le vignoble.

En 1973, mon père demande l’appellation Contrôlée Bourgogne pour le vignoble, et l’obtient en 1975 avec l’autorisation d’y adjoindre Côte Saint-Jacques.

En 1976, à la fin de mes études, je rejoins l’exploitation avec l’intention de l’étendre, nous ne produisions alors que le vin gris. Ainsi, le développement du vignoble s’organise avec l’achat et la plantation de nouvelles parcelles en 1977.

En 1980, nous relançons la production de vin rouge qui avait été abandonnée à la suite du phylloxéra.

En 1992, nous plantons également des cépages Chardonnay pour la production du Bourgogne Blanc, ainsi qu’une parcelle en appellation Côte Saint-Jacques qui donnera le Bourgogne Côte Saint-Jacques Blanc dont nous sommes les seuls producteurs. Cette même année, nous construisons un chai climatisé, afin de pouvoir recevoir ces nouvelles récoltes.

En 2005, après mûre réflexion, j’ai choisi d’enherber entre les treilles des vignes. Le fait de semer du gazon permet d’apporter de l’humus au sol, notamment lors des tontes (2 à 3 fois par an). La vie microbienne se trouve favorisée et la multiplication des lombrics (vers de terre) facilite la circulation de l’eau et la structure du sol ; ainsi la vigne, à l’aide de ses racines va puiser en profondeur les minéraux et les éléments essentiels à la bonne qualité des raisins. L’enherbement a également pour conséquence de diminuer la vigueur de la vigne, de ce fait, le feuillage est moins abondant, permettant d’exposer davantage les raisins au soleil pour la qualité optimum de nos raisins.

En 2006, mon fils julien rejoint l’exploitation après des études au lycée viticole de Beaune en Côte d’Or. A force de persévérance et de travail, nous possédons un vignoble de 12 hectares pour le plus grand plaisir des amateurs de vin.